1920 – 1996
Bien que ses parents soient cultivateurs dans l’Oise, son père se déclare céramiste… Jacques Blin naît en 1920 et suit, les cours de l’Ecole technique d’aéronautique et de construction automobile avant la guerre. Diplôme en poche, il est professeur de dessin industriel de 1940 à 1943, puis ingénieur au Bureau d’études de la société de construction aéronavale de La Rochelle puis de Matra-aviation à Paris.
Insatisfait de son travail trop théorique, sa vie bascule grâce une rencontre avec un fabriquant d’abat-jours qui cherche un créateur de lampes. Nous sommes en 1947.
Blin se lance dans cette production avec des formes novatrices, et déjà un goût marqué pour les représentations animales et humaines. Maitrisant le dessin, il cherche ses formes un crayon à la main et crée des pieds de lampe simples encore parfois emprunt du style 40. Les couleurs sont unies : bordeaux, noires, blanches, etc. et l’émail brillant ou satiné.
1953 est l’année charnière. Le style Blin émerge peu à peu : ce sont des vases ou des pichets aux formes souples, décalées, décentrées. Ce sont des pichets zoomorphes ou des pieds de lampe anthropomorphes. Les coupes relèvent d’une géométrie arrondie proche de celles de Jouve. Les couleurs sont toujours unies, mais certaines légèrement mouchetées, et le bicolore apparait.
En 1954 naissent les modèles qui seront déclinés pendant longtemps comme le pichet chèvre qui peut devenir lampe… Jacques Blin a mis en place les bases de son œuvre, mais la rencontre avec un jeune peintre, Jean Rustin déclenche le processus de création de son style si particulier.
Enfin, vers 1959, le style est établi, les décors sont gravés, le fond est uni et des oxydes noirs posés de façon à souligner ou cacher ces sgraffitis. Les décors de Blin sont plus proches de frises géométriques, de petits oiseaux ou de machines et la gravure dans la terre est profonde. Alors que les incisions de Rustin sont moins profondes, l’iconographie en est très vaste. Pendant les vingt-cinq années de sa collaboration, Rustin décline tous les animaux imaginables. Ajoutons à ceci le répertoire humain et une inspiration mythologique
Vers la fin des années 70, le style des céramiques de Blin évolue vers une plus grande simplification des dessins et une meilleure lisibilité de l’ensemble grâce à l’arrêt de la surcharge noire. En parallèle, les pièces qui étaient généralement moulées au début, seront plus souvent tournées dès les années 60.
1985, départ de Paris pour Amboise. Jacques et Catherine Blin continuent à produire jusqu’à la mort de Jacques en 1994.
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