Premier céramiste à travailler la céramique comme un art majeur, il la fait avancer grâce à ses recherches. Il entre à la manufacture de Sèvres à l’âge de treize ans et y apprend la technique de l’engobe sur porcelaine. Collaborateur à la faïencerie de Bourg-la-Reine de 1857 à 1874, il applique ce procédé à la faïence en 1871 produisant ainsi des Barbotines. À partir de 1875, il se livre à des expériences dans son atelier situé dans les dépendances de la manufacture d’Auteuil, dirigée par Charles Haviland, le fils de David Haviland, fondateur de la société du même nom. Un second atelier est créé à Vaugirard, rue Blomet, où le sculpteur Jules Dalou travaille avec Chaplet de 1882 à 1884. En 1882, Chaplet prend la direction des ateliers parisiens de Charles Haviland qui lui cède ses ateliers d’Auteuil en 1885. La même année, il présente ses œuvres à l’Exposition universelle de Paris, pièces caractérisées par l’abandon des grès brun brut pour des grès émaillés avec une stylisation japonisante. Chaplet crée sa propre manufacture à Bourg-la-Reine en 1875, qu’il conservera jusqu’en 1887. Puis il s’installe définitivement à Choisy-le-Roi où il perfectionne les émaux colorés dont un flammé rouge. Il s’inspire de formes chinoises. C’est en 1885 qu’il exauce son rêve de maîtriser le procédé de fabrication du fameux « sang de bœuf », notant le 30 mars : « le truc est trouvé, l’enfumage a parfaitement réussi, nous aurons des rouges samedi prochain ! ». Puis, le 4 avril : « Nous défournons à l’instant, toute la fournée est rouge, pas une trace de vert… « En 1886, il rencontre le peintre Paul Gauguin et le forme à la céramique. Il vend à Auguste Delaherche l’un de ses ateliers situé au 157, rue Blomet le 4 octobre 1887. En 1904, il devient aveugle et renonce à son atelier au profit de son gendre, le céramiste Émile Lenoble. Il se suicide le 16 juin 1909.