Né en Pologne, mais d’origine russe, Alexandre Kostanda suit ses parents en Lorraine, puis à Paris où sa mère, Irène, décore des pièces qui sont exportées aux Etats-Unis ; après le krach d’octobre 1929, ils vont s’installer à Vallauris. Dès 1930, sa mère est décoratrice « au ripolin » chez Louis Giraud.
1936-1938, Alexandre Kostanda entre à son tour comme décorateur chez Giraud.
Vers 1940, il est moniteur dans un centre de formation de jeunes «Compagnons de France», puis en 1942, part en Saône et Loire et prend le maquis. Il s’engage dans la 1ère Armée en 1944.
En 1946, démobilisé, il séjourne à Cluny et devient professeur au Faïenceries de Longchamp, près de Dijon, à l’Ecole des Arts Décoratif de Beaune, ainsi que dans son atelier de Cluny. C’est là qu’il forme les quatre jeunes qui fonderont l’atelier d’Accolay : Louis Dangon, Slavik Palais, Rodet, et André Boutaud.
En 1949, de retour à Vallauris, il est chef d’atelier chez Giraud.
C’est en 1953 qu’il ouvre son propre atelier, et en 1954, il entre dans l’Association des Amis du Musée de Vallauris aux côtés de Georges Ramié et
de René Batigne, dont il sera responsable à partir de 1972.
En 1968, il organise avec d’autres céramistes la première Biennale de Vallauris, qui continue, encore aujourd’hui de réunir les meilleurs céramistes du moment.
Il utilise pour ses pièces la terre de Vallauris mélangée à du grès de Cluny, et les cuit dans un four à bois. La cuisson de ses grès lui impose une gamme de couleurs assourdies, allant du beige au gris, bleu et vert sombres, roux, marron. Ses pièces unies ont toujours un émail donnant un effet nuageux, léger et transparent. Les décors ont quelquefois des motifs floraux, le plus souvent réalisés par sa mère, souvent un décor d’abstraction géométrique proche d’un peintre comme Atlan, ou un décor incisé représentant des personnages stylisés. Ses décors se font plus figuratifs dans les années 60.