Atelier de Suzanne DOULY (1905 – 1974) et
Georges RAMIE (1901 – 1976)
Le nom de cet atelier est né de la contraction des noms des fondateurs : «MA ison – DOU ly – RA mié».
Suzanne Douly, née à Lyon, étudie la décoration et le dessin à l’Ecole des Beaux-arts de cette ville, de 1922 à 1926. Elle travaille dans l’entreprise textile Gilet et Tahon, puis s’installe à son compte comme dessinandier lorsqu’elle rencontre son mari Georges Ramié.
Les nouvelles matières textiles, et les mouvements sociaux de 1936 fragilisent l’activité textile de Lyon, Suzanne et Georges Ramié décident de partir pour la côte d’Azur. Suzanne travaille à Cannes pour une agence de publicité, et Georges se lance dans l’arboriculture.
Ils découvrent Vallauris, dont l’activité potière est alors déclinante, et achètent, en 1938, une vielle fabrique désaffectée des Foucard-Jourdan.
Dès le début de sa production, Suzanne Ramié s’inspire des formes traditionnelles qu’elle réinterprète avec un œil plus moderne. Elle est particulièrement attentive aux émaux, qu’elle met au point elle-même, ayant acquis cette technique auprès de Jean-Baptiste Chiapello, un des vieux potiers de Vallauris. Son mari s’occupant plus de la cuisson des pièces.
Dans cette poterie existait un vieux four à bois, qui sera remplacé par un four électrique à la demande de Picasso, qui en trouvait la cuisson plus régulière.
Picasso, donc, a depuis toujours été attiré par ce moyen de création, qu’il a utilisé de façon épisodique depuis le début de sa carrière. Il avait découvert Vallauris et ses artisans en 1936 ; mais ça n’est que dix ans plus tard qu’il y revient, et crée quelques céramiques chez les Ramié. L’été suivant, Suzanne Ramié l’invite à venir voir ses pièces après leur cuisson.
C’est à ce moment-là, en 1947, que Picasso décide de se lancer dans ce mode de création. Il y restera jusqu’en 1971.
L’Atelier Madoura a toujours gardé une petite structure, avec quelques tourneurs, dont Jules Agard qui fût le plus ancien, et donc le plus proche de Picasso. Mais on peut noter
de nombreux autres céramistes plus ou moins connu. Jean Derval par exemple, y travaille dès 1948, pour une période de deux ans.
Suzanne Ramié a crée ses propres céramiques tout au long de sa vie, parallèlement au travail effectué avec Picasso. Celles-ci sont toujours d’une grande qualité, avec des formes
à la fois simples et massives, rigoureuses et originales, toujours signées du tampon Madoura Plein Feu.