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Vient de se terminer au Centre de Céramique Contemporaine de La Borne l’exposition des dernières œuvres de Anne Deleporte et Bernard Thimonnier, résultats d’une cuisson historique.

Le site de La Borne, aujourd’hui haut lieu de la création céramique contemporaine est, depuis le XV è siècle, un centre de création de poterie qui a connu son âge d’or au XIX è siècle animé principalement par la famille Talbot. Les fours ont été monumentaux jusqu’à 60 m3. Le dernier four de Jean Talbot, de 16 m3, s’est éteint en 1972. En 1995 ce four a été racheté par une association qui en a conduit la restauration achevée en 2000. Depuis cette date trois cuissons auront lieu, en 2000, en 2005 et en 2010 avec la participation de Dominique Garet

Lors d’une conversation avec Bernard Thimonnier en 2019 à New York où Anne Deleporte réside ils évoquent leur souvenir de leur cuisson en 1982 dans le four Foucher de 25 m3 et émettent l’idée de réaliser une cuisson de créations nouvelles et de grande taille. Passe le Covid qui arrête le projet mais ne l’enterre pas.

Début 2022 ils décident de lancer l’opération et arrêtent la date de cuisson au 4 janvier 2023. Cette opération sera supervisée par Dominique Garet.

Lors d’une conversation avec Bernard Thimonnier en 2019 à New York où Anne Deleporte réside ils évoquent leur souvenir de leur cuisson en 1982 dans le four Foucher de 25 m3 et émettent l’idée de réaliser une cuisson de créations nouvelles et de grande taille. Passe le Covid qui arrête le projet mais ne l’enterre pas.

Début 2022 ils décident de lancer l’opération et arrêtent la date de cuisson au 4 janvier 2023. Cette opération sera supervisée par Dominique Garet.

Mais pour cuire, il faut des pièces. Dès septembre 2021 Bernard Thimonnier dans son atelier de Subligny et Anne Deleporte dans l’atelier mitoyen du four s’attaquent à la terre. En raison de la pace disponible dans le four, ils peuvent créer sans contrainte de dimensions. Toutefois le volume de leurs pièces ne représente que le tiers de l’espace disponible. L’espace restant est donc proposé à une douzaine de céramistes bornois.

Il y a de nombreuses années l’artiste a été frappée par la foudre. Ses sculptures sont des « pierres de foudre » qui, selon la légende, tombent du ciel là où la foudre a touché le sol. Comme les « manuports » objets du paléolithique transportés par nos ancêtres et juste replacés au sol d’une nouvelle étape du voyage.

Ces sculptures fines, élancées, délicates et polies sont agencées devant les grands « hamacs », sortes de barques sorties du four géant. Si la silhouette est similaire la différence d’échelle est amplifiée par le contraste de matière : d’une terre soigneusement polie aux douces couleurs nuancées on passe à un grès rugueux marqué par les flammes.

Et le 4 février l’exposition des œuvres de Bernard Thimonnier et Anne Deleporte pourra ouvrir au CCCLB. Le CCCLB a choisi de présenter les créations des deux artistes en traçant un parcours à travers les colonnades sculpturales de Bernard Thimonnier pour accéder aux « dépôts » d’Anne Deleporte. Stimulé par l’ampleur du four qui le fascine depuis près de 40 ans l’artiste a construit des colonnes de grès mouvementé animées par les flammes. De ces colonnades sont tombées sur le sol des pierres dont certaines ont été adoucies par le feu. Et ces pierres arrondies sont revêtues d’un bel émail. Association de force et douceur qui introduit au monde d’Anne Deleporte.
Il y a de nombreuses années l’artiste a été frappée par la foudre. Ses sculptures sont des « pierres de foudre » qui, selon la légende, tombent du ciel là où la foudre a touché le sol. Comme les « manuports » objets du paléolithique transportés par nos ancêtres et juste replacés au sol d’une nouvelle étape du voyage. Ces sculptures fines, élancées, délicates et polies sont agencées devant les grands « hamacs », sortes de barques sorties du four géant. Si la silhouette est similaire la différence d’échelle est amplifiée par le contraste de matière : d’une terre soigneusement polie aux douces couleurs nuancées on passe à un grès rugueux marqué par les flammes.

C’est toujours un étonnement de voir comment, d’une expérience de puissance humaine, sortent des objets témoins de la sensibilité humaine.

Luc Fontaine