Roger Nilsson et Alain Chiglien défendent depuis de nombreuses années la création céramique contemporaine qu’ils montrent dans leurs deux lieux proches du Musée Picasso. Le plus souvent de la création étrangère mais ce mois-ci il nous a été donné de voir les œuvres d’une jeune créatrice française Audrey Ballacchino.
Dans le petit espace de la rue des Coutures Saint Gervais une table de banquet a été dressée recouverte de fruits et de fleurs.
Le rôle de cette table est essentiel. Sa forme a été dessinée par l’artiste. Elle a fait réaliser la nappe dont le tombant blanc effleure le ras du sol et coudre un dessus rouge dans la nuance des émaux des objets disposés. En effet, des coupes, des corbeilles de fruits ou des vases et des bouquets recouvrent la table composée comme les tableaux de natures mortes des peintres de la Renaissance. L’artiste réfute le qualificatif de baroque et lui préfère rococo. Peu importe car l’atmosphère est bien celle de ces accumulations foisonnantes du XVI è siècle.
A première vue ce sont de banales faïences populaires monochromes rouge, blanc ou jaune. Si nous ne nous en tenons pas à cette première impression et nous approchons nous découvrons autre chose.
La matière céramique n’est pas de la faïence mais de la porcelaineProduit céramique à pâte fine, compacte, généralement blanche, translucide en faible épaisseur, vitrifié dans sa masse, et revêtu, le plus souvent d’une couverte brillante et transparente de caractère Feldspathique ou plombeux. Le composant essentiel de la porcelaine est le Kaolin, argile blanche, cuite à haute température. More ce qui implique une cuissonOpération consistant à soumettre des céramiques façonnées et séchées à l’action du feu, dans un four, pour les solidifier par durcissement de la pâte. More à haute température et donc une maîtrise certaine pour contrôler la terreLa terre provient de la décomposition des roches sous l’action de l’eau de pluie, des glaciers, ou même du vent. Elle varie donc en fonction de la composition chimique des roches qui l’entourent, et l’on trouve des terres qui varient en qualité, couleur, plasticité, finesse ; certaines contiendront des inclusions organiques. On distingue les argiles, les grès et les porcelaines selon leur composition. More et surtout les émaux. Et ces émaux on en voit l’épaisseur, la richesse et le velouté. Ils coulent en nappes onctueuses qui s’arrêtent en gouttes juste avant de tacher la table.
Ces émaux recouvrent des fruits, citrons, grenades, figues, prunes ou pommes, et des fleurs subtilement et délicatement façonnées dans le moindre détail. Sous l’émail se révèle un façonnage précis, méticuleux témoin d’une maîtrise accomplie de la porcelaineProduit céramique à pâte fine, compacte, généralement blanche, translucide en faible épaisseur, vitrifié dans sa masse, et revêtu, le plus souvent d’une couverte brillante et transparente de caractère Feldspathique ou plombeux. Le composant essentiel de la porcelaine est le Kaolin, argile blanche, cuite à haute température. More.
Par cet amoncellement de nourriture totalement végétale Audrey Ballachino nous convie au rituel du repas. Mais elle crée une attente. A quand la vie animale ou humaine ?
Luc Fontaine