Née en 1950 en Allemagne, Gloria Friedmann vient en France à 27 ans. Elle reçoit un appareil photo et réalise de nombreux portraits et autoportraits. Puis, au début des années 80, elle se dirige vers la sculpture avec des travaux évoquant la nature, réalisés à partir d’éléments de la production industrielle. Depuis le début des années 2000, la figure humaine hante l’œuvre. Ainsi que son rapport à la nature. L’œuvre de Gloria Friedmann tend un miroir aux visiteurs en les invitant à reconsidérer leur mode de vie et leur attitude face à la nature.
Le locataire
La pratique de l’art de Gloria Friedmann est basée sur l’observation. Dès le début des années 90, l’artiste s’intéresse à la nature qu’elle pense à travers l’utilisation d’éléments naturels juxtaposés avec des produits industriels. Chaque œuvre démontre comment l’homme détourne la nature à son profit et lmet en avant les raisons futiles qui l’y poussent.
Au domaine de Chaumont-sur-Loire, Gloria Friedmann présente une œuvre géante : le locataire. Posée en équilibre sur une carapace de tortue, une sphère symbolisant la terre porte un homme assis. Habillé en chemise, veste et pantalon, il est confortablement installé, mais pour combien de temps ? L’homme au sommet, dominant tous les règnes, est-il à sa place ou prend-il trop de place ? Gloria Friedmann se demande si l’homme pouvait reprendre une place plus humble dans la nature offrirait une nouvelle alternative à la survie de la planète.
Plus concrètement, pour l’artiste, la tortue représente une sorte de sagesse, la lenteur de la réflexion. Et le petit clin d’oeil se situe en haut de ce bâtiment, où l’horloge est arrêtée…
Cet œuvre gigantesque est un choc émotionnel et poétique, ainsi qu’une interrogation. Le matériau lui-même de la sculpture surprend. Et la démarche intellectuelle entraine un sourire à propos de cette réflexion, puis auto-réflexion… l’artiste a gagné…