Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Les collections de céramiques précolombiennes au musée de la Castre à Cannes

Le musée de la Castre

Un lien peu connu existe entre la céramique ancienne de la « Poterie du Mont-Chevalier » et celle de Vallauris et nous l’avons découvert avec surprise au château-musée de La Castre dans le vieux Cannes…

Ce lien se fait par le biais des moines des iles de Lérins, installés depuis le V° siècle dans le monastère de l’ile de Saint-Honorat. En effet, au moyen-âge, ceux-ci étaient les seigneurs de terres importantes autour de Cannes et ils construisirent au XI° siècle un édifice de plan carré avec une haute tour carrée centrale. C’était une tour de guet dominant les collines alentours et la mer environnante. Intéressant et remarquable, c’est à la même époque qu’ils construisent le château de Vallauris qui deviendra le musée de la céramique de Vallauris…

A Vallauris la poterie existe depuis ce temps-là et à Cannes, suite aux vicissitudes de la révolution et des ventes, c’est au château de la Castre que s’installe la production de la « Poterie du Mont-Chevalier » de 1878 jusqu’à sa fermeture en 1919… A ce moment-là, la mairie reprend ces bâtiments pour en faire un musée.

Céramiques précolombiennes

Aujourd’hui, le lien du musée de La Castre avec la céramique apparaît au travers des pièces exceptionnelles de céramiques précolombiennes rapportées en France avant 1850, par un grand explorateur : Edmond Ginoux de la Coche.  Celles-ci sont donc absolument d’époque car elles précèdent Gauguin et ses pièces inspirées de cet art, ainsi que la mode et l’engouement des artistes du début du XX° siècle pour les productions archéologiques…

Statuette debout à grelot, Vase tripode, Pot anthropomorphe, Occident du Mexique, 300 avt JC à 300 ap JC, Terre cuite

Edmond de Ginoux de la Coche (1811-1870) aborde aux Iles Marquises en septembre 1843, puis à Tahiti où il séjournera deux années. Issu d’un milieu aisé et cultivé, il est militaire puis journaliste, mais abandonne tout à 32 ans, « possédé du besoin d’apprendre et de voir du nouveau », pour « vivre au milieu des sauvages pour mieux les étudier ». A Tahiti, il fonde « L’Océanie française », premier journal en français, apprend le Kanaque, possède case et pirogue. Il commence une collection d’objets recueillis sur place, aux Marquises et aux iles Fidji, Tonga et Samoa.

Vase sabot, Guatemala, côte pacifique, vers 900 ap JC, Terre cuite

Un second voyage en 1847 tourne court, mais sur le chemin du retour, il fait de longues escales au Pérou et au Chili. Il y collecte des céramiques précolombiennes. Il rentre en France en 1850 pour vivre à Paris puis à Nice en 1857. Il y rédige son « catalogue raisonné des objets ethnographiques composant ma collection ». Ce sont cinq cahiers inachevés conservés au musée de La Castre. Il meurt à Marseille en 1870.

Vase à tête humaine, Pérou côte nord, 500 av JC - 500 ap JC, Terre cuite

Nous vous livrons ici quelques-unes de ces merveilleuses céramiques, mais si vous êtes dans ce coin-là, n’hésitez pas à faire un petit détour car le lieu est magnifique…

Musée des explorations du monde, anciennement appelé musée de la Castre, Place de la Castre, Le Suquet, Cannes