Opulence de l'émail chez Alain Gaudebert. Galerie Avenir.
Né à Paris en 1937, Alain Gaudebert passe son enfance au contact des arts chez son père éditeur. Vers quinze ans, il embarque comme marin pêcheur, un carnet de croquis à la main. Puis il effectue des études scientifiques aux Arts et Métiers à Paris. Dans les années soixante-dix, il bascule vers la création et en 1975, s’établit céramiste à Saint-Amand en Puisaye où il construit son fourDifférents types de four sont utilisés depuis l’antiquité, et nous ne pouvons tous les répertorier ici. Les principaux sont : Cuisson primitive sur feu de bois en plein air. Les fours à tirage vertical ascendant pour la cuisson des briques principalement. Les fours à tirage vertical renversé (Europe, pour les poteries). Les fours à tirage horizontal, à cheminée couchée. (Chine, Japon, et à Saint Amand en Puisaye) Les fours à flammes directes comme à Vallauris. More à bois à flamme renversé qui lui sert encore aujourd’hui. Un stage chez les Pierlot complète sa formation. Et surtout, sa rencontre avec Vassil Ivanoff qui le fascine, détermine son attraction pour les rouges et pour les émaux opulents et baroques.
Jusqu’en 2007, Alain Gaudebert travaille la terreLa terre provient de la décomposition des roches sous l’action de l’eau de pluie, des glaciers, ou même du vent. Elle varie donc en fonction de la composition chimique des roches qui l’entourent, et l’on trouve des terres qui varient en qualité, couleur, plasticité, finesse ; certaines contiendront des inclusions organiques. On distingue les argiles, les grès et les porcelaines selon leur composition. More en partant de son vide central, tourne les pièces, les déforme, les cabosse, les allonge et les décore. Déjà l’émail est son cheval de bataille et il y consacre ses recherches. Explorant les couleurs avec sensibilité mais opiniâtreté, il superpose les émaux à la limite du raisonnable, comme certains de ses prédécesseurs comme Alice Colonieu qui, dans les années 50, était à l’avant-garde de l’épaisseur infinie de l’émail.
Puis, il s’oriente vers des roches, falaises, troncs qui deviennent des sculptures abstraites envahies d’une surcharge colorée excessives et c’est cet excès, cette débauche de couleurs qui est le secret de sa réussite. L’excès, densité et audace….
L’exposition à la Galerie A-Venir présente des sculptures aux émaux merveilleusement sophistiqués, dans des gammes de couleurs très différentes, mettant en évidence la maîtrise de ce grand créateur…
Alain Gaudebert, Au grès de l'émail
du 3 juin au 4 juillet
Galerie Avenir
19 rue Guénégaud 75006 Paris