Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Jean-Pierre Viot, 1968 – 1979 Galerie Lefèvre / Gendras

"C'est daté!"

C’est ainsi que Jean-Pierre Viot célèbre son anniversaire lors du vernissage de l’exposition de ses oeuvres « 1968 – 1979 » à la Galerie Lefèvre à Paris sous le commissariat d’Aurélien Gendras.

Aurélien Gendras, galeriste de Saint Ouen, qui expose en permanence le travail de Jean-Pierre Viot, notamment ses magnifiques tables basses, a su le convaincre d’exposer ses œuvres anciennes « d’avant le raku ». Auréliien Gendras a exploré les réserves de Jean-Pierre Viot pour en extraire une petite vingtaine d’œuvres. Ce court panorama a été choisi avec précaution et enthousiasme afin de nous montrer un exemple vivant de jaillissement créatif.

 

Certaines œuvres avaient été montrées pendant l’été 2008 aux Cordeliers à Châteauroux pour l’exposition « Hello ! Ici la terre » en témoignage de cinquante années de recherche et de travail de la terre. D’autres n’avaient jamais été montrées au public.

« C’est daté ! ».

Que veut dire Jean-Pierre Viot ? Qu’il est possible de circonscrire dans le temps la période de création de ses œuvres ? Sans aucun doute, puisqu’il l’explique longuement dans son ouvrage « Hello ! Ici la terre ». Cela correspond à sa période de travail à Ruffec le Château, avant sa rencontre avec Hagiko, où, dans son grand atelier il conçoit et réalise des pièces en grès, parfois de grande taille, ainsi que ses réalisations architecturales dans le cadre du 1% ou de commandes. C’est l’époque du foisonnement de la céramique française qui culmine au « symposium » de 1977 à La Borne organisé par Alain Girel et Jean-Pierre Viot, où seront réunis dans une joie créatrice, entre autres, Elisabeth Joulia, Salvatore Parisi, Nicole Giroud, Claude Champy, Pierre Baey, Antoine de Vinck, Jean Linard, Agathe Larpent…

En témoignent aujourd’hui les deux grands fontaines exposées de style opposé, géométrique ou brut, exemples « de ce jeu subtil du construit déconstruit »[1].

Que « c’est ringard » pour ne pas dire « has been » comme on disait dans les années 60 ? Assurément non ! Comment cette créativité, cette force, cette ampleur extirpées et modelées de la terre pourraient être ringardes. Quand Jean-Pierre Viot vous raconte que la grande pièce en grès qui ouvre ses vastes ailes est née des creux et des stries dessinées dans le sable d’une plage par ses pieds nus, en quoi cette concrétisation d’un instant de jouissance d’un petit bonheur simple est-elle « ringarde » ? La joie et la poésie ne sont pas « ringardes ».

Si vous vous intéressez à la céramique contemporaine vous connaissez Jean-Pierre Viot et ses rêveries en raku coloré. Peut-être ne connaissez-vous pas les œuvres de cette « date » ? Dans ce cas, vous avez jusqu’au 28 mai 2022 pour les voir et les toucher Galerie Lefèvre 24 rue du Bac à Paris.

Luc Fontaine

[1] Robert Deblander La Revue de la Céramique et du Verre n°94 (mai-juin 1997)

Galerie Lefèvre / Gendras

Du 7 au 28 mai

24 rue du Bac, 75006 Paris

01 42 61 18 40