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L’Europe et le pourtour Méditerranéen

La culture de la céramique imprimée (vers 6500 av JC)

C’est la première culture du Néolithique de plusieurs régions du bassin méditerranéen. Elle doit son nom au décor des poteries qui consistent en des motifs imprimés sur la pâte avant la cuisson. Les potiers ont parfois utilisé des poinçons, parfois les décors sont réalisés par des coups d’ongle et des pincements. Les décors d’impressions et d’incisions sont très simples, ne forment aucune figure, et se répartissent sur toute la surface des vases. La pâte est assez grossière. Des figurines en terre-cuite représentant des femmes de façon très schématiques et des éléments de parure (perles, colliers..) ont été découvertes dans plusieurs sites du sud de l’Italie.

Les premières attestations de la céramique imprimée se trouvent au Proche-Orient, notamment dans le Levant. Elle apparaît dans des sites datés de la seconde moitié du 7e millénaire av. J.-C., par exemple à Byblos et Ras Shamra. Elle est présente à partir de 6100-6000 av. J.-C. dans de nombreux sites du bassin égéen et on la retrouve dans le site de Sidari sur l’île grecque de Corfou dans la mer Ionienne vers 6200 av. J.-C. À partir de 6000-5900 av. J.-C., elle apparaît dans des sites proches des côtes en Italie du sud et en Sicile et dans le sud de la Dalmatie, ainsi qu’en Albanie. Vers 5800-5700 av. J.-C., elle est attestée dans des sites de Ligurie, du Languedoc et de Catalogne, ainsi que dans le centre-nord de la Dalmatie.

La culture de la céramique cardiale (5700-5000 av. JC)

C’est une phase ancienne du Néolithique d’une partie du pourtour méditerranéen, principalement le sud de la France, le nord-ouest de l’Italie, la côte orientale de l’Espagne, et la côte atlantique du Maroc. Elle est caractérisée par la production de céramique cardiale qui tire son nom des empreintes réalisées sur l’argile fraîche des poteries à l’aide d’un coquillage, le Cardium edule.

L’apparition du Cardial en France méridionale correspond probablement à une évolution locale de la culture de la céramique imprimée, qui est elle-même issue de la migration de populations d’agriculteurs-éleveurs qui atteignent l’ouest du Bassin Méditerranéen à partir de 6000/5900 av. JC.. Des études génétiques récentes encore très limitées suggèrent une origine balkanique de ces populations.

Le Cardial tyrrhénien se développe entre 5700 et 5200 av. JC  de la Ligurie à la Toscane en passant par la Corse, où cette culture se caractérise par une variante locale appelée Basien. On retrouve des sites de cette culture jusque dans la région de Rome

Le Cardial franco-ibérique apparaît dès 5700/5600 av. J.-C. En France, il se situe en Provence et dans le Languedoc. En Espagne, il pénètre jusque dans le centre de la péninsule ibérique, même si les sites les plus importants, comme Sant Pau de Camp, sont situés dans la région de Barcelone. Mais l’influence du Cardial se fait sentir au-delà de ces régions, jusque dans le nord de la France où certains décors céramiques ont visiblement été inspirés de ceux des poteries des communautés méditerranéennes. Pour certains chercheurs, l’hypothèse de la migration de groupes Cardial jusque dans le nord de la France est possible.

À ce jour, les villages du Cardial sont relativement méconnus. Lors des fouilles du site du Baratin, à Courthézon dans le Vaucluse, de grands amoncellements de galets portant des traces d’exposition au feu ont été trouvés. Il pourrait s’agir de grandes structures de cuisson collective, comparables par leur fonctionnement et leur structure aux fours polynésiens.